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Généralement urbains, ce sont des phénomènes d'élévations locales de la température tant diurnes que nocturnes. Il sont des effets locaux mais peuvent même désormais influer la météorologie régionale vu l'ampleur de certains.
Ce phénomène est forcément lié à l'exode rural qui vide les campagnes et augmente la taille des villes créant des contrastes de plus en plus fort surtout dans le cadre des mégapoles.
L'îlot de chaleur urbain (UHI en anglais) est une zone urbaine dont l'ampleur thermique est supérieure aux zones rurales ou naturelles l'entourant, ce phénomène a été décrit dès 1810 par Luke Howard même si le terme n'a pas été inventé par lui et est ultérieur. Globalement son effet est plus important la nuit que le jour en été et quand les vents sont faibles. La cause principale du phénomène est la modification de surface tant en nature qu'en géométrie, le tout combiné a des émission parfois importantes de chaleur dues à des appareils domestiques en masse, professionnels ou industriels. On observe que ces îlots de chaleur influent les pluies, bloquent les tornades mineures, diminuent la qualité de l'air, augmentent la quantité d'ozone et agit sur la qualité de l'eau; signifiant que l'écosystème est impacté de manière importante par le phénomène.
À noter aussi que quand des centres météorologiques deviennent englobés dans ces zones de chaleur, leurs données deviennent corrompues vis à vis du climat global puisque devenant part d'un climat local artificiellement exacerbé ce qui a une importance notable dans les calculs du réchauffement climatique puisque beaucoup de stations météos étaient à la campagne ou presque jusque dans les années 1960 à 1970 puis se sont vues englobées dans des villes.
En journée, les villes peuvent présenter des températures supérieures de 1 à 4°C par rapport à leur campagne environnante mais cette différence peut monter jusqu'à 12°C lors des nuits d'hiver. Les pires cas sont ceux d'une journée ensoleillée suivie d'une nuit nuageuse et au plafond nuageux très bas, à noter que ce sont ces situations qui créent les pics d'ozone et de pollution et un phénomène bulle autour des villes et bloquant leur aération car la géométrie urbaine va ironiquement bloquer la création d'un phénomène cyclonique centré sur les villes. On constate que les villes sont plus pluvieuses que la campagne car aspirant l'air humide environnant permettant une augmentation des précipitations locales de 50 à 100%, l'impact sur les zones périphériques a été observé jusque 20 voire 60 km du centre ville dans le cas des mégapoles. Dans les zones tempérées, la croissance des plantes peut gagner jusque 15 jours par an jusqu'à 10 km des frontières de la ville tandis qu'une diminution des tornades locales (terrestres) a été observé dans la mesure où les villes vont perturber le bassin de formation de celles-ci mais à peu d'influence sur les cyclones (maritimes) car leur zone de création et alimentation dépasse l'ampleur des villes.[1]
Dans cette catégorie peuvent se ranger les sites industriels qui peuvent avoir des ampleurs suffisantes ainsi que des activités thermiques conséquentes comme les raffineries de pétroles ou les usines chimiques voire les carrières et les extractions de houilles. La nature peut créer des zones de structures générant ce phénomène en passif comme les Tsingy de Madagascar ou encore les champs de laves et les zones géothermiques comme le Parc National de Yellowstone aux USA.
Ces îlots diminuent fortement les effets du froid dans les cités, mais posent plusieurs problématiques :
Les fourmis prospèrent sans pour autant perdre leur résistance au froid mais des espèces invasives de zones plus chaudes peuvent désormais coloniser les villes comme les thermites. Certaines plantes meurent à cause de la chaleur, de la pollution de l'air comme de l'eau mais d'autres plantes plus robustes mais recherchant plus de chaleur peuvent désormais apparaître dans des zones limitées à la ville et sans pouvoir s'étendre dans le reste du pays grâce à ces microsystèmes météorologiques.
À noter aussi que cette augmentation de température peut aussi concerner les eaux locales d'une part mais aussi provoquer une hausse importante du rejet des eaux de pluies ainsi les rivières et fleuves qui traversent une ville peuvent voir leur température monter temporairement et brutalement d'une dizaine de degré suite à une forte averse et générer ainsi une importante mortalité au sein de la population piscicole, par choc thermique, beaucoup de poissons ne supportant pas des changements de température brutaux surtout combinés avec une eau fortement polluée par des poussières.
Globalement la prolifération bactérienne et celle des algues sera favorisée par ces îlots de chaleur et même impacter les nappes phréatiques à cause de la température des eaux de percolation.
La structure et l'albédo des villes, ainsi que leur manque de végétation prédisposent les villes aux bulles de chaleur. Des milieux minéraux ou végétal presque comparables existent dans la nature (falaises, canyon...), mais pas certains matériaux (verre, métal); surtout les infrastructures de types routes imperméabilisées n'existent pas à l'état naturel. L'accélération et la forte artificialisation du cycle de l'eau sont des caractéristiques urbaines qui ont d'importants impacts climatiques ainsi que leur évacuation qui n'est pas sans conséquence non plus.
L'image ci-dessus montre un traitement de toiture solaire, comparaison entre la chaleur des zones traitées et des zones standards, les parties rouges sont dans les 60°C et les parties bleues dans les 40°C
Comparaison entre image digitale et thermique, visualisation des chaleurs urbaines.
Le graphique ci-contre montre la courbe des températures typiques dans une ville selon les activités et l'occupation du sol et au fur et à mesure de l'approche d'un centre. Observez le chute radicale au niveau d'un parc urbain. [5]